"Don't hate the media, become the media" ~Jello Biafra
TL;DR: Ôtez-vous de mon chemin. Je suis pour la hausse. Pas de raison de manifester, pour l'instant.
Je ne veux rien savoir des manifs, de la loi 78, de l'autre loi à Montréal, des hausses des frais de scolarité ou alors si vous êtes pour au contre. Je n'en ai rien à faire. Y'a tellement d'autres chats à fouetter. Je "recommence" l'école pour la session d'automne à l'UQAM en informatique (de soir, temps partiel). Arrangez vous pour pas me faire chier et pas être dans mes pattes à ce moment là.
Pour ceux qui se questionnent; mes opinions sont simples:
- Je peux payer mes cours sans problème, alors la hausse, ça ne me touche pas, tant que c'est raisonnable. Ça l'est pour l'instant, à mon avis.
- L'éducation doit être accessible à qui le veut bien, mais ca veut pas dire qu'une hausse va véritablement dramatiquement changer les choses.
- Le gouvernement se doit de bonifier les prêts et bourses de toute façon, pour aider les gens qui ont du talent ou du potentiel à faire valoir ce potentiel et leur droit à l'éducation.
- L'éducation est un droit, certes, mais il n'est pas indispensables. Si on a que des doctorants, qui va être plombier, ramasser les vidanges, etc? Ca en prend de tous les niveaux, de toutes les cultures et de tous les niveaux d'éducation, il n'y a pas de sous-emploi.
- Suivant cette ligne de pensée, travailler risque d'aider fortement à pouvoir se payer les frais de scolarité. Pas oubligé d'aller directement à l'université après le CEGEP, pas oubligé d'y aller à temps plein. Je serai le cobaye de ce que j'avance, mais je serais fort surpris d'apprendre que j'aie tort... (ce que d'autres personnes de mon entourage ont déjà fait également avec succès).
- Encore sur le même train: /there is no such thing as a free lunch/. Tout se paye, y'a des emplois en jeu, des salaires à payer. Ca doit venir des poches de quelqu'un.
- Et plus: si ca vient pas directement de l'utilisateur, ca vient forcément des poches de quelqu'un d'autre. Si ce "quelqu'un" d'autre est le gouvernement, c'est qu'implicitement ca vient globalement des poches de la population au complet.
- Pour terminer, toujours sur la même pensée: je ne devrait pas devoir payer pour donner un meilleur salaire potentiel, pour ouvrir des portes à quiconque, sauf moi-même (et mes enfants, mais alors voir plus haut, ils paieraient eux-mêmes avec aide, et potentiellement bourses, etc.)
- Je suis totalement pour le fait de donner une chance égale à tous, et une éducation convenable à l'ensemble de la population, de façon à partir sur un pied d'égalité. En ce sens, la "gratuité scolaire" est tout à fait sensée au niveau primaire et secondaire, et même au niveau collégial. Il en va d'une compréhension correcte des maths, du français, de l'anglais, etc., ainsi que d'apprendre à apprendre/développer un sens critique. On veut pas des moutons qui suivent ce qu'on leur dit, mais des personnes sensées qui ont leurs propres idées. Cela ne veut pas pour autant dire que l'enseignement universitaire devrait être cette "base commune", où on apprend d'avantage des concepts plus pointus, où on se spécialise, etc.
- Le point ci-haut implique un changement de mentalité radical des entreprises. Doit-on vraiment rendre indispensable un papier signé pour signifier une compréhension d'une matière (et attention, il y a des exceptions, la médecine, le droit, l'enseignement, etc.)? En informatique, je ne suis pas du tout convaincu de sa nécessité. Je préférerais engager des postulants qui prouvent leur compréhension technique et *active*, *dans le vrai monde*, basée sur expérience ou sur un potentiel clair (test d'aptitudes, entrevues poussées), qu'un postulant fraîchement sorti de l'université avec son diplôme.
- Je ne considère pas la loi 78 antidémocratique. Interdire les manifestations, les restreindre, etc., le serait. Demander de bien vouloir annoncer les quand, comment, pourquoi, c'est simplement donner un outil aux policiers pour pouvoir assurer la sécurité des manifestants et du reste de la population. Imaginez si ça devait tourner à un affrontement entre différents groupes de citoyens? (oh wait...) Ça donne au moins un indice sur le fait que quelque chose ne fonctionne peut-être pas correctement si les détails (voir précédemment) venaient à changer.
- Dans le même sens: cette loi sur les masques, dissimulation du visage, etc.; je crois que c'est une bonne chose. Vous n'en avez pas besoin pour mener à bien une manifestation. Sinon, si vous avez quelque chose à cacher, on est en droit de se demander ce que vous faites là, et en droit de penser devoir intervenir. Je ne me servirai pas de ce billet comme d'une tribune pour d'autres instances où la dissimulation du visage est entrave à la vie publique.
Pour en passer aux manifs; j'aime avoir la PAIX. Pouvoir marcher à Montréal, "ma ville" (erm.. vous comprenez...) sans devoir me demander si je vais être bloqué par des manifestants, par la police, ou par un blocage du métro ou des ponts pour revenir chez moi. Ne pas avoir à me demander si je pourrai passer une soirée tranquille sur une terrasse, ou voir mon auto brûlée par un émeutier ou me faire poivrer par un policier...
Bien sûr, certains peuvent avoir mauvaise attitude, bousculer et tout -- mais ces agents devront répondre de leurs actes et ne sont pas majorité. La police est là pour garder tout le monde en sécurité, ça vient avec beaucoup de stress et de responsabilités, donnons-leur donc un peu de chances. Pas besoin de se mettre en travers de leur travail non plus. Je connais des policiers. Ce ne sont pas que des mauvaises personnes...
Et les manifestants. Sérieusement? Peut-on toujours parler de manifestation si ça tourne à l'émeute (ou presque), une fois sur deux? Du moment où on voit des actes de violence, il me semble que le gros bon sens est de se dissocier du groupe, le plus radicalement et de la façon la plus permanente possible. Déjà après trente jours de manifestations consécutives, on peut comprendre qu'il y ait grogne et mécontentement, mais il me semble que le bon sens me dit, à moi, de "crisser" mon camps et de plus rien avoir à faire avec ces personnes, que ça va tourner mal, que ce n'est qu'une question de temps. En plus, je suis certain qu'il existe d'autres méthodes pour faire des moyens de pression, pour signifier son mécontentement. De bien meilleures méthode qui ne seront pas, d'autant plus, n'empêcheront pas à d'autres de finalement bien pouvoir terminer leur dernière session. De pouvoir enfin travailler (voir plus haut, exceptions aux requis de diplômes).
Finalement, le gouvernement. Bah. À ce point c'en est que triste. Que croyez-vous vraiment qu'ils feront? Pensez-vous sérieusement qu'on arrive à l'orée d'un état policier? Je serais bien le premier à m'insurger. Vous avez, généralement, voté pour le gouvernement qui a été mis en poste. Possiblement comme alternative "la moins pire", mais quand même. Ils sont là pour trouver des solutions et tenter d'arriver à un compromis pour le bien de la population en général. Le fait est qu'en prenant des décisions on arrive tôt ou tard à déplaire à quelqu'un. Je sens que je m'en attire moi-même tout plein, des commentaires sur ce blogue... J'aime quand même mieux faire payer ceux qui étudie pour leurs études que la population globale, qui n'a pas besoin de plus de taxes ou d'impôts, ou de détourner l'argent de d'autres domaines (*toussote* la santé *toussote*) qui en ont bien besoin.
Ce qui m'insulte et me révolte le plus de tout ça, c'est la mésinformation. Si j'ai écris des conneries ici, répondez-moi et j'éditerai. Ou alors j'expliquerai mon raisonnement. Mais le fait que des journalistes construisent des nouvelles, les modifient (donnent leur opinion, ce qui me choque déjà depuis longtemps... en général, à la télé, c'est pas éditorialiste mais journaliste ta job!!! À moins que tu t'appelles Mongrain, Martineau, Lévesque ou même Poirier jusqu'à un certain point, on veut pas connaître ton opinion, juste avoir les faits. (et comme ça, pour les opinions on peut éviter de les regarder)), c'est totalement inacceptable. Mais encore, pas une raison d'aller dans la rue retourner des voitures. D'un autre côté, j'ai vu beaucoup de spéculations sur le sujet. N'oublions pas que les journalistes doivent incorporer un grand nombre de détails disparates pour relater les faits d'un événement comme une émeute. Tout plein d'informations venant de toutes parts, des réseaux sociaux, de la police, de leurs expériences. Des erreurs, on en fait tous. Je préfère donner le bénéfice du doute.
Mais pour terminer, je suis tout simplement amusé par tout ce que je vois, dans les médias, les discussions avec collègues, étudiants ou non, etc. Trop d'opinions (et moi qui en rajoute!), trop peu de faits purs et durs, trop de violence inutile et de grogne mal canalisée. Un nombre impossible d'opiniâtres mal informés... J'en suis peut-être un, même si j'ose croire que tout ce que j'ai écris ici vient de ma propre analyse, colorée par mes propres expériences de toute une vie, et basée sur les faits que j'ai pu trouver et colliger. Avec un peu de chance, il s'agit d'une synthèse pas trop folle d'un situation qui elle, l'est.
Le plus ridicule, c'est maintenant les masques de Guy Fawkes. Anonymous. Y'en a qui ont trop regardé V pour Vendetta... Mais ca me fait penser à une citation du film, justement:
People should not be afraid of their governments. Governments should be afraid of their people.
N'empêche, on est pas encore rendu à 1984, ni au Londres d'Alan Moore. Quand ce sera le cas, vous me verrez dans la rue moi aussi. En attendant, ôtez-vous de mon chemin et laissez-moi vivre en paix.
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